Je crois. Je crois que Dieu existe et qu’il est bien vivant. Je crois qu’il est Père, Fils et Esprit. Je crois le reconnaître dans la personne de Jésus de Nazareth que je considère être le chemin, la vérité et la vie de Dieu même. Je crois que l’Évangile révèle Dieu et me révèle à moi-même. Je crois que l’Évangile est le sens de ma vie même si parfois j’avance dans le noir. Je crois en l’Église même si parfois elle me tape sur les nerfs et que j’ai envie de la fuir.
Peut-être me demanderez-vous : «Sur quoi t’appuies-tu pour avancer ton acte de foi?» Eh bien, je vous répondrai bien franchement : je m’appuie sur rien. Je n’ai aucune preuve de ce que j’avance.
Et même, j’irai plus loin : j’ai mille raisons de ne pas croire en l’existence de Dieu. Parfois, il m’arrive de reconnaître sa présence mais je n’ai aucun appui scientifique qui me permettrait de prouver cette présence. Je crois que Dieu agit dans le monde malgré la présence du mal sous toutes ses formes. Je crois que Dieu vient au secours des victimes même si la réalité concrète semble bien souvent le nier. Je crois en la vie après la mort et en la résurrection même si personne n’est venu m’assurer de la chose.
Depuis près de soixante-sept ans que je crois. Les premières années, je m’imaginais avoir des preuves de l’existence de Dieu. Je raisonnais. Avec les années, ma foi s’est dépouillée. J’ai perdu et je continue de perdre mes raisons de croire.
Pour finalement consentir à un acte tout gratuit. Je crois et je fais confiance en mon aventure spirituelle. Je crois pour rien comme l’amoureux n’arrive pas à expliquer l’amour qui l’habite. Comme l’amoureux, je plonge dans la foi et advienne que pourra!
Certains pensent que je sombre dans la rêverie quand je prie ou que je réfléchis sur ma foi. Parfois, ils ont bien raison. Cela m’arrive de rêver bien naïvement. Mais la réalité concrète me renvoie sur le plancher des vaches. Et je reprends ma quête de la vérité, espérant un jour rencontrer la lumière véritable. Parfois, j’ai l’impression d’avoir trouvé la vérité mais la vie se charge de me relancer au-delà de mes pseudo-acquis.
Ma vie est et restera un long pèlerinage à la recherche de celui en qui je crois. Le voyage n’est pas facile. Le chemin est ardu. Souvent, j’aurais le goût de lâcher et de choisir de rentrer dans la maison confortable des certitudes. Mais je tiens bon. Un jour, le visage de Dieu se révèlera à moi et je finirai de me perdre en lui.