Origène est le Père de l’exégèse biblique. Théologien de la période patristique, il est né à Alexandrie v. 185 et mort à Tyr v. 253. Il est aussi l’un des Pères de l’Église et « le plus grand génie du christianisme antique avec saint Augustin » selon la formule du cardinal Jean Danielou.
Sur le texte : « Quand ii fut proche, à la vue de la ville, il pleura sur elle », jusqu’à « il chassa tous les vendeurs de colombes » (Lc 19, 41-55).
Quand notre Seigneur et Sauveur fut proche de Jérusalem, à sa vue, il pleura sur elle : « Ah! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix! Mais maintenant encore il demeure caché à tes yeux. Oui, des jours vont fondre sur toi οù tes ennemis t’environneront de retranchements. » Mystérieuses sont ces paroles et nous espérons, si Dieu lève pour nous le voile, pouvoir découvrir ce qu’elles cachent.
En Jésus se réalisent les béatitudes
Considérons d’abord les larmes de Jésus. Toutes les béatitudes dont il a parlé dans l’Évangile, Jésus les confirme par son exemple, et son propre témoignage fournit la preuve de son enseignement. «Bienheureux les doux », dit-il (Mt 5, 4), comme il dit de lui-même : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux » (Mt 11, 29). « Bienheureux les pacifiques » (Mt 5, 9). Et qui d’autre est aussi pacifique que mon Seigneur Jésus, lui qui est « notre paix », qui « met fin à la haine et dans sa chair la détruit » (Ερ 2, 14) ? « Bienheureux ceux ceux qui souffrent persécution pour la justice » (Mt 5, 10).
Personne n’a souffert persécution pour la justice comme le Seigneur Jésus, lui qui a été crucifié pour nos péchés. Ainsi le Seigneur Jésus fait voir en lui toutes les béatitudes.
Même similitude encore pour cette parole : «Bienheureux ceux qui pleurent » (Mt 5, 5) : lui-même a pleuré pour assurer le bien-fondé de cette béatitude aussi. Il a pleuré sur Jérusalem, en disant : « Ah! Si tu avais compris, toi aussi, le message de paix! Mais maintenant encore il demeure caché à tes yeux », et la suite, jusqu’à : « Tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visitée. »
La Jérusalem sur laquelle Jésus a pleuré
Un auditeur dira peut-être : « Le sens de ces paroles est clair; de fait, elles se sont réalisées au sujet de Jérusalem : l’armée romaine l’a assiégée et dévastée jusqu’à l’extermination, et le temps viendra où il n’en restera plus pierre sur pierre. »
Je ne le nie pas, Jérusalem a été détruite à cause des crimes de ses habitants, mais je pose la question : ces pleurs ne concernaient-ils pas notre Jérusalem à nous? Car nous sommes la Jérusalem sur laquelle Jésus a pleuré, nous qui nous figurons avoir un regard plus pénétrant. Si, une fois instruit des mystères de la vérité, après avoir reçu la parole de l’Évangile et l’enseignement de l’Église et quand lui a été donnée la vision des mystères de Dieu, l’un de nous pèche, il provoquera lamentations et pleurs, car on ne pleure sur aucun des païens, mais sur celui qui après avoir fait partie de Jérusalem a cessé d’en être.
Des pleurs sont versés sur notre Jérusalem parce qu’en raison de ses péchés « les ennemis vont l’entourer », c’est-à-dire les forces adverses, les esprits mauvais; ils dresseront autour d’elle un retranchement; ils l’assiègeront et « ils n’en laisseront pas pierre sur pierre ». C’est ce qui arrive lorsqu’après une longue continence et plusieurs années de chasteté, un homme succombe, vaincu par les enchantements de la chair, et ne peut plus supporter la pureté.
Une fois l’impureté commise, « ils ne laisseront plus de vous pierre sur pierre », car il est dit dans un autre passage : « Je ne me souviendrai plus de toute la justice qu’il a pratiquée. C’est dans le péché où il aura été surpris que je le jugerai » (Ez 18, 24). Voilà donc la Jérusalem sur laquelle des pleurs sont versés.
Qui sont les vendeurs de colombes?
5. Ensuite il est dit : « Il entra dans le Temple » et une fois entré, « il chassa les vendeurs de colombes ».
Il n’a pas chassé les acheteurs, car l’acheteur possède ce qu’il a acheté. Ceux que Jésus chassa du temple de son Père, ce sont ceux qui vendent leurs biens et les abandonnent, semblables à ce fils débauché qui reçut « de son père sa part d’héritage et la dissipa tout entière à force de boire » (cf. Lc 15, 11).
Donc, si l’on se met à vendre, on est chassé, et surtout si l’on vend des colombes. Pourquoi n’est-il question que de colombes et pas d’autres oiseaux? Cet animal est simple et beau.
Ce genre de faute, je crains qu’on ne le trouve en moi aussi. Si ce que le Saint-Esprit m’a révélé et qu’il m’a chargé de faire connaître au peuple, je le vends pour de l’argent, si mon enseignement n’est pas gratuit, que fais-je d’autre, sinon vendre des colombes, c’est-à-dire l’Esprit Saint? Et si je le vends, je suis chassé du Temple de Dieu.
Prière finale
6. Aussi, demandons au Seigneur d’être tous des acheteurs plutôt que des vendeurs.
Car si nous ne sommes pas des vendeurs, nous connaîtrons et comprendrons notre salut; autrement, les ennemis entoureront notre ville. Et une fois encerclés par l’armée ennemie, nous ne mériterons plus les larmes du Seigneur. Levons-nous donc au point du jour et supplions Dieu de pouvoir manger au moins les miettes qui tombent de sa table (cf. Mt 15, 27). L’Écriture admire la reine de Saba d’être venue « du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon » (Lc 11, 31), et à la vue du repas, du mobilier, du service de sa maison, elle fut frappée de stupeur et tout éblouie. Nous, si nous n’embrassons pas de plein gré les immenses richesses de notre Seigneur, le mobilier merveilleux que constitue sa Parole, l’abondance de ses enseignements, si nous ne mangeons pas « le pain de notre vie » (Jn 6, 34), si nous ne nous nourrissons pas de la chair du Christ et ne buvons pas son sang, si nous dédaignons le banquet de notre Sauveur, nous devons savoir que Dieu possède la bonté, mais aussi la sévérité (cf. Rm 11, 22). Pour nous, c’est sa bonté que nous devons plutôt implorer, dans le Christ Jésus, notre Seigneur, « à qui appartiennent la gloire et la puissance, dans les siècles des siècles. Amen » (1 P 4, 11).
Je bénis l’Eternel pour cet enseignement plein de révélations. Merci Seigneur JESUS -CHRIST.
Merci Seigneur pour cet enseignement par lequel Tu viens de me délivrer d’une tentation : celle de faire publier mes méditations sur les béatitude. Le droit de la propriété intellectuelle n’existe pas dans Ton Royaume. Toute gloire t’appartient et ce que Tu nous donnes gratuitement, Tu veux que nous le donnions gratuitement. Ce que Tu nous dis dans le creux de l’oreille (gratuitement), Tu veux que nous le crions (gratuitement) sur les toits. Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu gratuitement? Sois béni Seigneur, Toi de qui nous vient tout bien, qu’il soit une pensée, une parole, une action et même une commission.
Merci Saint Joseph de m’avoir si promtement exaucé. À toi qui avait indiqué un richer au jeune berger Gaspard Ricard en Lui disant ” Je suis Joseph, enlève-le et tu boiras”, j’ai demandé ce matin de me montrer tous les rochers qui me privaient de l’accès à la source d’Eau Vive et de les ôter pour moi…et voilà que tu me montres et ôtes déjà ce rocher.
Merci mon bon papa Saint Joseph. Je te renouvelle la consécration de ma personne. Daigne procurer à mon âme toutes les nécessités de Jésus et Marie afin qu’en moi, il ne manque rien à leur bon plaisir.
Amen!
Merci Seigneur pour cet enseignement très édifiant qui ouvre mes yeux. Béni soit tu aux siècle des siècles et béni abondamment ton serviteur pour ce partage.
Merci pour cet enseignement qui me permet d’avancer sur son chemin
Merci seigneur pour cet enseignement qui vient de m’ouvrir une autre façon de comprendre ce grand mystère. Béni richement ton serviteur. Que toute la gloire ne revienne qu’à toi le tout puissant papa Dieu.