Le 13 juin était pour vous une date sacrée: le jour de votre mariage en 1942. Alors qu’une grande partie de l’humanité traversait une terrible guerre, vous deux choisissiez de faire alliance. Vous entriez dans la grande aventure de l’amour plus fort que la haine. C’est à vous que j’adresse cette lettre en ce jour anniversaire de votre mariage. C’est maintenant auprès de Dieu que vous célébrez la fête. Mais nous vous considérons encore près de nous.
Les enfants ont pris la vedette dans votre histoire de couple. Mais derrière eux, nous vous retrouvons. Vous nous avez donné la vie, toute la vie. Mon corps, je l’ai reçu de vous. Mon coeur peut aimer parce que vous l’avez fait battre. Mon intelligence des êtres et des choses, je la dois aux guides que vous avez été non seulement lors de mes premiers pas sur la terre mais tout au long de ma vie. Mon bonheur est né et se nourrit de la sagesse que vous avez partagée avec moi.
J’ai ma personnalité bien à moi. Mais je retrouve en moi quelque chose de vous, beaucoup même. Il m’arrive de remarquer une réaction que j’ai copiée sur papa. Je me surprend à citer un proverbe de maman. Parfois, la solution que j’adopte est une copie conforme à l’une des vôtres. Bref, je vous ressemble. En grands artistes que vous avez été, vous m’avez peint à votre image. Je suis votre auto-portrait!
Si Dieu se trouve au coeur de ma vie, c’est parce que vous-mêmes avez habité au plus intime de mon existence. Vous m’avez parlé de lui en toute simplicité. Vous avez laissé s’exprimer sa présence dans votre propre vie. Vous m’avez aimé à même l’amour qu’il vous prodiguait. Vous m’avez transmis la théologie la plus vraie, celle qui reflète le témoignage d’une vie branchée sur Dieu.
Je ne veux pas garder pour moi l’héritage spirituel que vous me léguez, cette sagesse qui donne sens à ma vie. J’espère l’offrir à d’autres. C’est ainsi que je demeure fidèle à ce que vous êtes pour moi et à ce que je suis pour vous. Que le trésor que vous êtes soit transmis de génération en génération, d’alliance en alliance.
Pour tout ce que vous avez été et que vous êtes encore dans l’éternité de Dieu, ma reconnaissance ne sera jamais assez grande.
Papa, maman, je vous aime.