Les olympiques d’hiver 2010 sont terminées. Depuis deux semaines les caméras du monde entier étaient braquées sur l’événement. C’était l’euphorie des sports et des compétitions. C’était le temps de battre les records, de convoiter l’or et l’excellence. Voilà que des années de préparation ont propulsé pour notre joie des milliers d’hommes et de femmes dans la course, le marathon, l’épreuve décisive.
Et nous étions des milliers à nous laisser captiver. Nous étions devenus spectateurs d’un monde irréel, tellement il était beau, bien organisé et mené avec discipline. Février fut vite passé. L’heureuse distraction avait l’allure d’un festival planétaire, d’un hymne à la glace et à la neige. L’olympiade mondiale nous a valu bien des relâches au plan politique, social et autre. Les tragédies humaines un peu partout n’ont pas cessé pour autant. Sans compter les catastrophes naturelles survenues récemment en Haïti, au Chili, et qui réclament pourtant toute notre attention.
Les belles images des athlètes au sommet de leur forme ont pris le dessus sur tout. La fièvre des jeux nous emportait comme un tsunami. De grandes émotions ont traversé mers et continents. On se rappellera le jeune de la Géorgie, qui juste avant les jeux s’est tué dans une descente d’entraînement en luge. On se souviendra de la patineuse québécoise dont la mère a succombé à une crise cardiaque en arrivant à Vancouver où elle venait supporter sa fille. L’athlète, Joannie Rochette, nous a donné sur glace l’émouvante démonstration de son courage et de sa ténacité, offrant à sa mère un beau dépassement d’elle-même jusqu’à se hisser sur le podium.
Les jeux avaient parfois allure de sport extrême. Ils ont scellé le destin de plusieurs hommes et femmes. Un centième de seconde faisait parfois la différence entre deux champions. Chacun défiait les limites du possible. Chacun tentait l’imprévisible chance.
Tout n’était pas que physique et corporel dans les rapports de forces engagés à Vancouver. Il y avait là-bas tellement d’âme et de rêves, tellement d’audace et de force et de générosité. Il me semble que souvent l’aventure olympique nous amenait aux confins du spirituel pour un hymne au dépassement de l’humain, pour un hommage au créateur.
Il fallait bien qu’on en finisse. Certains avaient hâte de retrouver leurs petits programmes habituels. Que restera-t-il de ces Jeux ? De belles images sans doute. Des records impressionnants. Des installations sportives et touristiques magnifiques et prestigieuses. Certains déficits, peut-être ? Une grande fierté tout au moins pour l’accomplissement de chacun et de chacune des athlètes engagées dans les compétitions. Une gratitude bien méritée pour tous ceux et celles qui ont bien travaillé là-bas.