Depuis le mardi soir 12 janvier, les bulletins de nouvelles n’ont pas cessé de nous parler des terribles événements qui ont frappé la ville de Port-au-Prince en Haïti. Nous sommes tous bouleversés, consternés. Nous n’avons pas fini de mesurer l’ampleur de la tragédie, de la destruction et de la détresse survenues dans un pays déjà tellement blessé et démuni.
En même temps que nous prenons conscience de ces malheurs, nous sommes informés des réactions de sympathie et des mobilisations qui s’activent partout dans le monde en vue d’apporter de l’aide. Il y avait urgence à le faire, d’autant plus que le pays concerné ne pouvait pas de lui-même gérer cette terrible crise. Il était trop blessé, il a trop souffert.
Comment faire pour aider efficacement ? C’était la question. Si tout le monde voulait bien faire sa part, on se demandait par quel bout commencer. Il a fallu inventer, bâtir les infrastructures portantes pour rejoindre les populations désespérées.
Le vendredi soir suivant (15 janvier), nous avons vu l’église St-Dominique de Québec se remplir à craquer, pour un moment intense de solidarité avec nos frères et sœurs éprouvés. Nous avons alors exprimé des prières et des supplications. La communauté haïtienne de Québec était là, mais aussi beaucoup de québécois de souche avec eux, avec notre Archevêque.
La qualité impressionnante de cette participation annonçait une belle générosité de notre part, je pense. Une collecte spéciale pour Haïti, dont le produit sera confié à l’organisme Développement et Paix. Nous savons que le gouvernement canadien va doubler ce qui sera amassé pour Haïti par les organismes de bienfaisance officiellement reconnus.
Nous savons que la compassion, la solidarité, le partage, sont au cœur de l’Évangile, au cœur de notre foi, au cœur du Mystère de l’Incarnation. Si Dieu a pris chair en son fils, ce n’est pas pour épouser notre condition humaine dans son état le plus confortable. Il ne s’est pas tenu dans les milieux protégés et les palais cinq étoiles. Il est venu, certes, pour une alliance d’amour et une grande fête avec nous, mais il nous prend là où nous sommes. Il assume notre condition même la plus pauvre, pour l’investir de sa puissance de vie et de résurrection, pour y apporter l’espérance.
Haïti chérie, malheureuse et dévastée, nous ferons pour toi « tout ce qu’il nous dira ». Tu vas devenir le lieu béni de la paix, du réconfort, du redressement. Dans le mystère de Pâques nos partages seront féconds. Notre compassion, la précieuse et miraculeuse ressource de nos dons, de nos prières, de notre amour fera merveille pour ta joie et ta consolation. Tu auras part à la joie des Noces.