Rencontre des entrailles
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
COMMENTAIRE
Quelques jours avant Noël, pour nous y préparer, Luc nous invite à une rencontre en nous présentant le mystère de la visitation. Il s’agit d’une double rencontre : il y a celle de deux femmes, Marie et Élisabeth, mais il y a aussi celle de deux vies à venir, Jésus et Jean Baptiste, car ces deux femmes sont enceintes. Rencontre des entrailles, porteuses de vie, et rencontre de deux enfants, promesses de vie.
Ainsi advient une rencontre des deux alliances : l’ancienne, dont Élisabeth et Jean Baptiste sont les témoins ultimes, et la nouvelle, commençant avec Marie et Jésus, accomplissant l’ancienne. Jeunesse et vieillesse s’unissant dans cette rencontre pour que l’histoire de la visite de Dieu se poursuive.
Ce récit commence sur la route, par un voyage : Marie se déplace du nord au Sud et en hâte. Son oui à la vie et à l’inconnu l’a mise en marche. Elle se met en route pour aller vers une autre, porteuse de vie, pour lui être présente et la soutenir. La rencontre de l’aînée et de la jeune femme a lieu dans la maison, celle de l’hospitalité et de la bénédiction.
L’Esprit est présent en cette visite, comme à l’annonciation. Cette fois-ci, c’est Élisabeth qui en est remplie, comme les prophètes de l’alliance, Élisabeth qui parle avec force pour rendre grâce. Elle annonce la présence du Seigneur dans les entrailles de Marie, comme plus tard Jean Baptiste, son fils, lui aussi prophète, annoncera le Messie qui vient. La mère, par sa propre vocation prophétique, inaugure déjà celle de son fils, qui tressaille en son sein. Élisabeth proclame aussi une béatitude : Bienheureuse, celle qui a cru en l’accomplissement.
Élisabeth et Marie ressemblent à d’autres femmes des Écritures, ainsi à Sarah qui tint pour fidèle l’auteur de la promesse (Heb. 11, 11). Sarah, Élisabeth, Marie, ces trois femmes ont en commun d’être fécondes, porteuses de vie, là où l’on croyait que la vie n’était pas possible. Trois femmes qui annoncent, dans leur être même, le Dieu de l’impossible. La visitation est récit de l’espérance: qu’est-ce qui soutient mieux l’espérance qu’une vie nouvelle à venir?
Comment le présent peut-il être porteur d’avenir? Aujourd’hui, nous sommes facilement enfermés dans une vie présente immédiate et dans l’isolement du chacun pour soi. Ce déplacement de Marie, cette rencontre de deux femmes de l’alliance et en alliance, nous invitent à élargir notre regard, à l’ouvrir vers la vie à venir.
Vers qui nous hâter pour lui rendre visite? Ou quelle visite s’approche de nous pour laquelle bénir Dieu? Visites porteuses de vie nouvelle, rencontres qui nous adviennent et nous réconfortent, visitations qui soutiennent notre vie en alliance.
Je vais animer la célébration de la Parole avec eucharistie, l’évangile du 4e dimanche de l’Avent. Je lis quelques homélies avant d’écrire la mienne. J’ai trouvé la vôtre intéressante. Merci ! Je vais la méditer.