Rémi et Florence ont quatre enfants. Rémi travaille à une heure de route chaque jour de la semaine. Florence reste à la maison pour éduquer leur marmaille. Quand arrive la fin de semaine, Rémi n’a qu’une envie : être à la maison et ne pas en bouger. Florence qui a vu les quatre murs de leur demeure en permanence n’a qu’un désir : sortir, sortir et sortir.
Le samedi, il y a les activités de leurs aînées qu’il faut reconduire et accompagner. Rémi sort donc le samedi pour que Juliette fasse sa leçon de tennis, pendant que Florence accompagnée des deux petits, suit Mathilde qui pratique le ballet. Elle passe son temps à courir après les deux garçons qui chahutent dans le couloir.
Le dimanche matin, toute la famille part à la messe de façon précipitée, car on a perdu un temps fou à chercher la chaussure du petit Henri qui les égare toujours partout dans la maison. Sa technique? Ôter les chaussures une à une, puis les chaussettes et les lancer dans toutes les directions de la pièce. Et ce évidemment quand on ne le voit pas. On s’en aperçoit toujours qu’au moment de partir, et c’est le branle-bas de combat pour les retrouver. Quand enfin Arthur s’écrit : « Je les ai, je les ai! Il y en avait une dans la baignoire et l’autre sous le canapé! » On gronde Henri en lui expliquant que l’on doit toujours mettre les deux chaussures ensemble et les ranger dans le vestibule. Le petit dernier baisse la tête, et prend un air contrit.
À la sortie de la messe, Florence discute toujours un certain moment avec des copines pendant que Rémi ronge son frein en l’attendant dans la voiture avec les quatre enfants attachés. Le petit dernier commence à trouver le temps long, et se met à être grognon. Florence capte le regard exaspéré de son mari dans le rétroviseur et salut en vitesse ses amies en rentrant rapidement dans la voiture. Ça lui fait tellement de bien de partager sa semaine avec d’autres personnes qui vivent la même chose qu’elle.
L’après-midi, Rémi avait totalement oublié la sortie au musée-activité dont lui avait parlé Florence. Il ne dit rien, mais traîne des pieds. C’est le temps de partir. Elle voudrait y aller d’avance. Rémi prend tout son temps. Résultat? Ils sont tous en retard pour l’activité au musée. Florence explose de frustration. Elle avait planifié ça un mois auparavant en inscrivant la famille. Et voilà qu’ils manquaient un quart de l’animation à cause de Rémi qui ne se bougeait pas pour partir. Finalement, tous les six ont passé malgré tout un bon moment.
Le soir, quand les enfants dorment, ils décident enfin de discuter et de se demander pardon. Cette situation se produit très souvent. Et les deux époux savent bien qu’il ne faut pas chercher un coupable. Chacun ayant un besoin différent, il est difficile d’y parvenir. En y réfléchissant mieux, on a décidé de trouver des solutions auxquelles on ne pensait pas. Le samedi, Rémi va rester calfeutré à la maison avec les deux petits et faire la cuisine, ce qui fera un répit à Florence qui aura du temps à elle sans les deux derniers et sans avoir à faire de repas ce jour-là. Durant le sport des filles, elle aura tout le loisir de parler avec d’autres mamans avec qui elle a lié amitié. Elle en profitera pour faire un peu les boutiques au retour avec les aînées, puis rentrera tranquillement manger à la maison.
Pour que le dimanche matin soit un moment de calme et non de course, on a décidé de prévoir tous les vêtements et chaussures la veille. À la sortie de la messe, on s’entend pour ne pas dépasser un quart d’heure de socialisation, puis de filer à la maison. Quant au dimanche après-midi, un dimanche sur deux sera consacré à rester ensemble à la maison à faire des jeux en famille.
Bien sûr il faudra être vigilant. Car, il faudra se tenir à ce qu’on avait dit, même quand le samedi soir après avoir regardé un film, on n’a pas toujours envie de tout préparer les vêtements du lendemain. Il faudra encore se demander pardon, et surtout se dire nos besoins mutuels afin d’alléger nos contentieux. Regarder l’autre non pas comme un égoïste, mais simplement un être fonctionnant différemment de moi.
Pour avancer ensemble, il nous faut rester sous le regard de Dieu. Essayer de comprendre et tenir compte du bonheur de celui qui chemine avec moi. Cela nous demande aussi beaucoup d’indulgence, de foi, de pardon et de prières.