Docteur de l’Église, Grégoire de Nazianze est le fils de Grégoire l’Ancien. Après de brillantes études littéraires à Césarée de Cappadoce, Césarée de Palestine, Alexandrie et Athènes, il reçoit le baptême vers 358. Ordonné prêtre vers 362, il devient évêque de Nazianze en 372. Les qualités humaines et religieuses de Grégoire, et les nombreux discours remarquables qu’il prononça, lui assurèrent vite un brillant rayonnement. Toutefois l’hagiographie masque les objections que soulevaient sa politique, pourtant prudente, de même que sa doctrine trinitaire. Bien qu’élu président du concile de Constantinople (381), il ne se trouva pas d’accord avec le Credo qu’on y proposait. En effet, il eut voulu une proclamation beaucoup plus nette de la divinité et de la consubstantialité de l’Esprit. Grégoire de Nazianze fut l’ami intime de Basile le Grand et de Grégoire de Nysse. (Source : Éditions du Cerf)
Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l’immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père (He 1,3), intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image (Gn 1,27).
Il prend chair pour sauver la chair, il s’unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché… Lui qui enrichit les autres s’appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m’enrichisse de sa divinité (2Co 8,9). Lui qui est plénitude s’anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J’ai reçu l’image, et je ne l’ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l’image et de rendre la chair immortelle ! Il s’unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première… Il fallait que l’homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l’honneur du Père. C’est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui, pour accomplir son plan de salut.