Cette phrase, nous l’entendons une multitude de fois dès que nous franchissons le seuil d’un magasin. Les commerces sont soucieux de répondre à nos besoins, afin de nous vendre leur salade! Et, nos besoins commerciaux sont faciles à identifier : quand j’entre dans une boutique de vaisselle, je ne cherche pas un tournevis, mais une théière pour me faire une infusion. C’est assez simple.
Nous ne servons pas cette phrase mécanique à notre époux. Heureusement! Mais savons-nous vraiment, non seulement répondre aux besoins de l’autre, mais simplement les identifier?
Quand nous commençons à nous fréquenter, nous dépensons une énergie folle à essayer de mieux connaître l’autre. Nous voulons bien cerner ses goûts en matière de musique, de cinéma, de nourriture…Nous souhaitons le séduire, un peu comme ces vendeurs qui cherchent à mieux nous « aider » dans leur commerce. Et pour ce, nous posons simplement la question à l’autre.
Le temps passe ensuite. De nos jours, pouvons-nous encore dire qu’une routine s’installe ? Il serait plus juste de dire qu’un tourbillon s’empare de nos vies! Entre les enfants qui naissent, la vie professionnelle qui nous gruge au départ car il faut asseoir notre carrière, il nous reste bien peu de temps à passer avec l’autre. Et à ce stade de vie conjugale, nous cherchons moins à identifier les besoins de notre cher et tendre, simplement parce que nous croyons bien les connaître..
Au tout début, Marie a bien dit que rien ne la rendait plus heureuse qu’un bouquet de roses.
Mais cela, c’était du temps où Marie était célibataire. Paul a remarqué que Marie est à cran ces jours-ci. Rentrant du boulot, pour lui montrer tout son amour, il lui apporte un immense bouquet de fleurs rouges. Ses préférées. Celle-ci lui adresse un sourire. Cela lui fait plaisir. Mais cinq minutes plus tard, elle est encore à cran alors qu’elle promène le petit dernier qui a hurlé dans ses oreilles toute la journée. Elle trouve que son mari ne se soucie pas d’elle! C’en est trop pour Paul, qui ne comprend plus sa femme.
Paul aime Marie et veut lui montrer. Il sait qu’elle a de rudes journées, et veut qu’elle sache qu’il apprécie tout ce qu’elle fait. Alors, il croit faire mouche avec ses fleurs. Il passe à côté.
Marie passe aussi à côté, car en voyant les fleurs, elle croit que son mari veut la séduire et passer une soirée romantique et qu’il a de grosses attentes! Marie épuisée, n’a pas la tête ça! Elle interprète mal le langage de son mari et ne voit pas toute la reconnaissance qu’il cherche à lui témoigner.
Ce que Marie veut, et ne dit pas : que Paul, en entrant, prenne les enfants avec lui pour qu’elle puisse souffler. C’est ainsi qu’elle aurait vraiment l’impression qu’il se soucie d’elle.
Ce que Paul veut, c’est que Marie soit moins à cran et qu’elle ait envie de passer du temps avec lui.
Pour résoudre la situation, il faudra que Marie et Paul prennent le temps de s’asseoir et de parler ensemble. Ils auront à remettre leurs fichiers à jour.
S’il fallait rajouter un mot pour le contexte d’aujourd’hui au texte parfait de St-Paul sur l’amour : l’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour ne jalouse pas, il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’emporte pas, il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve la joie dans ce qui est vrai, il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais.
Ce serait l’amour prend le temps…