Un virus pernicieux venu du Mexique est, semble-t-il, en train d’envahir le monde. Son expansion est foudroyante. Non pas d’abord physiquement, mais dans les médias, dans les mesures de protection qui se déploient partout et dont on nous parle tant. Tout le monde s’en mêle. Nous vivons déjà une catastrophe annoncée. Le thème est partout présent. Les images se répandent plus vite que la grippe avec les masques, les rues désertes, l’envers de la vie ordinaire partout affiché. On nous montre à satiété les visages de peurs, les changements d’horaire et de services, les caricatures grossières.
Après l’obamamanie, la crise financière, la saga des banques et des usines de montages en faillites, c’est la grippe porcine qui prend la manchette. Sommes-nous en train de nous distraire avec tout cela ? Vérité, sagesse ou diversion ?
Qu’arrivera-t-il du Mexique qu’on est en train de proscrire en l’identifiant à la grippe ? Et si le phénomène allait envahir la terre entière ? Notre panique est-elle justifiée ? Serions-nous engagés dans une implosion en chaîne qui va partout tout détruire? Est-ce notre manie constante de nous fixer toujours, bien que momentanément, sur quelques alarmes générales ? Nous aimons bien, au fond, les dangers extrêmes : le terrorisme, la grippe aviaire, le crash des marchés boursiers, etc.
Notre résilience humaine est mise encore une fois à rude épreuve. Nous avons encore à lutter contre nous-mêmes, contre cette force d’auto destruction qui peut-être nous habite. Pouvons-nous seulement vivre tranquilles et en bonne santé et en harmonie avec nos frères et sœurs et nos environnements ? Ou bien serions-nous voués à nous « victimiser » constamment par nos excès et nos peurs?
Comment décoder ces événements qui nous arrivent en cascade? Y a-t-il là un message qui nous est adressé ? La peur nous est-elle si nécessaire? À quand la prochaine crise ? Sur quoi portera-t-elle ? Qui de nous va le plus en profiter ou bien y perdre ?