La semaine dernière, une fillette de 8 ans m’affirmait très sérieusement: « Jésus a été baptisé par Jean-Baptiste et il est devenu un catholique». L’affirmation fait sourire. Cependant, elle n’est pas totalement fausse.
Le mot « catholique» veut dire : « universel». En présence de l’Esprit Saint, Jésus commence, à son baptême, un long voyage vers toutes les contrées de la terre, à travers les siècles jusqu’à nous. En ce sens, Jésus est très catholique. Son Évangile est catholique.
À la Pentecôte, des langues de feu manifestent le don de l’Esprit. Jusque-là, on croyait que Dieu ne parlait qu’en hébreu. Dorénavant, il se manifestera dans toutes les cultures de la planète. Le feu de l’Esprit Saint enflammera toutes les langues de la terre. Dieu est catholique!
Depuis la venue de l’Esprit, c’est dans un langage de feu qu’on fait connaître le Fils de Dieu avec nous jusqu’à la fin du monde. Présence mystérieuse, présence qui ne se découvre que progressivement avec l’aide indispensable de l’Esprit.
Promesse du Christ aux dernières heures de sa vie, l’Esprit éveille les hommes et les femmes de toutes les époques et de toutes les nations à la présence du Seigneur. Il dévoile son mystère. Quand le Ressuscité entre dans nos maisons, quand il s’arrête dans nos auberges, l’Esprit fait les présentations. Il éveille les humains à sa présence et à son message. «L’Esprit de vérité qui procède du Père, dit Jésus, rendra témoignage en ma faveur. […] Il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.» (Jean 15, 26; 16, 14)
L’Esprit ne se contente pas d’attirer notre attention sur Jésus. Sa tâche dépasse celle du professeur qui enseigne des connaissances et initie aux sciences. L’Esprit transforme ceux et celles qui se laissent inspirer par lui. Comme une flûte s’anime par le souffle du flûtiste, l’Esprit transforme nos existences et l’histoire de l’humanité pour en faire une « symphonie du salut» (S. Irénée).
Nous traversons des temps difficiles. La crise économique, les problèmes écologiques, le terrorisme, la déconfiture des institutions sociales et religieuses, la fragilité de nos amours et de nos amitiés: la liste est longue des situations qui engendrent en nous l’inquiétude et l’angoisse.
Nos peurs ressemblent à celle des disciples après la mort de Jésus. Durant les jours qui ont suivi la mort de leur Maître, les disciples se sont cachés par crainte des juifs. Mais voilà: à la Pentecôte, ils quittent leur cachette pour annoncer courageusement la Bonne Nouvelle sur la place publique et construire un monde nouveau. La peur cède la place à l’audace. Le bois calciné s’enflamme pour réchauffer et éclairer les hommes et les femmes de toutes les horizons.
L’Esprit veut nous entraîner à la suite des premiers chrétiens. « Voici ce que produit l’Esprit, dit saint Paul: amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi.» (Galates 5, 22-23) Ces fruits que produit en nous l’Esprit Saint, nos contemporains en ont besoin pour vivre. Dernièrement, un jeune incroyant me confiait: « Tu es chanceux, toi, ta foi donne un sens à ta vie».
« Laissons-nous conduire par l’Esprit.» (Galates 5, 25) Devenons témoins de l’espérance qui jaillit de la Pâque du Christ. Participons à l’action de l’Esprit qui veut continuer la Pentecôte au sein de notre humanité et lui révéler le sens profond de son histoire.