Chantons ici-bas l’Alléluia au milieu de nos soucis, afin de pouvoir le chanter un jour dans la paix. Même ici-bas, au milieu des dangers, au milieu des tentations, chantons Alléluia.
Tu es entré en tentation; mais Dieu te donnera le moyen d’en sortir, pour que tu ne périsses pas dans la tentation. Comme le vase du potier, tu es modelé par la prédication et durci au feu par la tentation. Mais ce corps sera rendu immortel et incorruptible, lorsque toute tentation aura disparu. Heureux, alors, l’Alléluia !
Là, il n’y a plus aucun ennemi et on ne perd aucun ami. Là-haut, louange à Dieu, et ici-bas, louange à Dieu. Mais ici au milieu des soucis, et là dans la paix. Ici par des hommes destinés à mourir, là par ceux qui vivront toujours ; ici en espérance, là en réalité; ici sur le chemin, là dans la patrie. Aujourd’hui, frères, chantons donc Alléluia!
Non pour charmer notre repos, mais pour alléger notre fardeau. Comme chante le voyageur, chante Alléluia. Chante et marche! Chante pour soutenir ton effort, ne cultive pas la paresse. Chante et marche ! Progresse dans le bien. Chante et marche, sans t’égarer, sans reculer, sans piétiner. Chante Alléluia!
(Sermons de Pâques, 256)
Saint Augustin,
évêque d’Hippone, docteur (354 – 430)