Myanmar, un mot qui résonne comme une chanson d’amour. Myanmar, un poème, quelques syllabes tout en musique. Myanmar, un nom aux accents printaniers. Myanmar, le bout du monde avec tous ses mystères à faire rêver.
Nous te connaissions si peu. Nous te rêvions sur l’autre versant de la planète. Nous t’inventions comme on crée un paradis.
Voilà que la catastrophe s’est abattue sur toi comme une chape de plomb. L’éden est devenue la géhenne. Le paradis a cédé la place à l’enfer. Des milliers de morts ont réduit la vie non seulement à l’intérieur de tes frontières mais aussi sur l’ensemble de la terre.
Au moment où les paysages ont cédé sous la pression de la nature déchaînée, mon Église fête la Pentecôte. Nous chantons une autre tempête, une tempête qui renouvelle toute chose. Elle est tellement belle, cette tempête, que c’en est gênant de célébrer la Pentecôte, de parler de nouvelle création, alors que tu agonises dans ton bouleversement.
Chez toi, tout est destruction. Dans nos liturgies, tout est recréation. La Pentecôte peut-elle te rejoindre et t’offrir plus que nos élans mystiques?
C’est à tes frontières que je découvre la réponse à mon impertinente question. À tes portes se presse le reste du monde. Il vient à ton secours avec des denrées, avec du secours médical, avec des spécialistes des catastrophes. De partout, on accourt pour t’aider à renouveler la face de ta terre. La Pentecôte est devenue une fête de la solidarité internationale. L’Esprit travaille avec des hommes et des femmes de toute religion et de toute croyance.
Malheureusement, tes dirigeants hésitent à laisser entrer ceux et celles qui volent à ton secours. L’amour, la fraternité, l’entraide vont-ils réussir à les convaincre qu’il faut dépasser les peur? L’avenir, ton avenir, peut-il surgir sans qu’il prenne la couleur de la solidarité?
L’Esprit est assez révolutionnaire pour ébranler les murs les plus résistants! Même de ceux qui ne lui tendent pas l’oreille.
Il faut donc garder courage et continuer d’offrir nos services. La Pentecôte, quand l’Esprit s’entête!