Père
Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples. » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites :’Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jourPardonne-nous nos péchéscar nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous soumets pas à la tentation.’ » Jésus leur dit encore : « Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains : un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain’, moi, je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un oeuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Commentaire :
Après avoir dispersé ses disciples (ch.10), Luc prévient une fois encore ses fidèles des dangers qui les menacent : les Juifs, toujours les Juifs, leur attachement au judaïsme et les persécutions qui s’en suivront. (11. 14+ ; 37+). Voilà qui explique la raison d’être de son enseignement sur la prière. « Un jour, quelque part, Jésus priait. Quand il eut fini de prier, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur enseigne-nous à prier comme Jean (Baptiste) l’a appris à ses disciples ». D’où la révélation du « Pater » et de la persévérance dans la prière, le tout en des termes on ne peut plus simples, résumant tout l’évangile de Jésus.
Au chapitre troisième de l’évangile de Luc, la prédication du Baptiste nous permet de définir en quels termes le disciple devait adresser à Dieu sa prière. A remarquer à quel point cette prière doit coller à la réalité d’une nécessaire conversion. Nous pouvons lire deux versions du Pater : l’une de l’évangéliste saint Luc, l’autre de Matthieu (6,9-13). Même s’il y a lieu de considérer cette dernière comme plus usuelle dans le monde des orants, celle de Luc est sans doute la plus ancienne, sans pour autant contredire la première. Elle est d’une simplicité, d’une précision… Augustin disait : « On peut bien demander les mêmes choses, mais on ne peut demander autre chose ». Les demandes du Pater couvrent toutes les exigences d’un règne de justice de paix et d’amour.
Le Règne de Dieu définit toute la volonté divine. Pour y atteindre, il importe d’entendre sa Parole, le pain quotidien, et d’aller jusqu’au pardon par amour. C’est pourquoi nous prions Dieu de ne pas nous laisser succomber à la tentation, surtout que Satan ne sera pas le moindre et le dernier des tentateurs.
Rome ne s’est pas construite en un jour ; de même ce règne de Dieu. Aussi, Luc exhorte-t-il ses ouailles à prier sans jamais se lasser. Et dans la réminiscence de l’enseignement de Paul: « Nous ne savons pas ce qu’il faut demander pour prier comme il faut » (Rm. 8,26+), Luc termine avec la promesse du Saint Esprit qui « en des gémissements ineffables fera que nos désirs correspondent à ceux de Dieu ».
Une parabole des plus simples illustre bien cette persévérance dans la prière, peu importent les circonstances, l’heure, l’occasion, etc… « Demandez, cherchez, frappez. » La grâce ne correspondra pas toujours exactement à nos demandes, mais elles sera toujours conforme à notre besoin tel que voulu par celui que l’Esprit nous fait appeler « Père.» L’attachement des Juifs à la Loi et ses quelques centaines de prescriptions domine toute la vie. L’attachement des Juifs à la Loi et ses quelques centaines de prescriptions domine toute la vie.