Quand les femmes revinrent du tombeau de Jésus, elles racontèrent aux disciples ce qui leur était arrivé. Aux yeux des disciples, leurs propos semblèrent délirants (Luc 24, 11).
Vingt siècles plus tard, des chercheurs fouillent un tombeau très ancien. Ils y trouvent les os d’un homme bien conservés dans un ossuaire et en compagnie de toute la famille du défunt. Ils croient reconnaître le cadavre. Et leurs propos, à eux aussi, semblent délirants.
À qui devons-nous prêter une oreille bienveillante? Qui a raison? Qui délire?
Peut-être nous faut-il écouter les deux hommes en vêtement éblouissant qui s’adressaient aux femmes d’autrefois en leur disant: «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts?» La question peut nous rejoindre aujourd’hui: pourquoi chercher le Vivant parmi les morts? Pourquoi fréquenter les cimetières; celui que nous cherchons est ailleurs.
L’événement a lieu le premier jour de la semaine, de grand matin, aux premières heures. Point de départ d’une semaine, une semaine neuve. Les femmes qui cherchent un mort sont encore dans la vieille semaine qui vient de se terminer. Elles doivent tourner la page et regarder plus loin. Vers ailleurs. Par la voix du prophète Isaïe, Dieu dit: «Ne ressassez plus les faits d’autrefois. Voici que je fais du neuf qui déjà bourgeonne.» (Isaïe 43, 28-29. Cf. Apocalypse 21, 5)
La résurrection du Christ, c’est l’avenir déjà dans le présent. La résurrection du Christ nous dit: «Quittez vos robes de tristesse et revêtez-vous des vêtements de noce». La résurrection du Christ nous dit: «Abandonnez vos nostalgies des temps révolus et construisez du neuf à la manière de Dieu». La résurrection du Christ nous dit: «Ne courez plus au désert, entrez dans le jardin où le jardinier vous invite à semer de l’espérance et à faire fleurir de l’avenir. Vous pensiez faire des funérailles, Pâques vous invite aux noces de l’Agneau.»
Jésus a souvent dit qu’il fallait qu’il soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite. Il l’a souvent dit. Les femmes l’avaient oublié. Ne les jugeons pas. Ne nous arrive-t-il pas nous aussi d’oublier le troisième jour… surtout dans les moments de doute et d’épreuve? Ravivons aujourd’hui notre mémoire pour que l’événement pascal nous habite et qu’il demeure au coeur de notre foi.
Aujourd’hui, en cette nuit, des hommes et des femmes sont baptisés. Ils acceptent de plonger dans l’avenir de Dieu. Ils greffent leur mort sur la mort du Ressuscité dans l’espérance de ressusciter avec lui. Saint Paul a dit: «Si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne.» (Romains 6, 5) Nous remercions ces nouveaux baptisés de nous convier à leur résurrection et à la nôtre.