Ma nichtana… Pourquoi cette nuit…
Selon la coutume, c’est une jeune enfant qui prononce les quatre questions rituelles, l’une des visées de la Haggadah étant l’éducation des jeunes générations selon l’exhortation biblique: «Ce jour-là tu donneras à ton fils l’explication que voici: c’est dans ce dessein que Dieu a agi en ma faveur quand je sortis d’Égypte» (Ex 13,8).
À la fin de la quatrième question intervient la réponse, sous forme d’une citation de Deutéronome 6,21: «Dieu nous sortit de là.» Là, c’est l’esclavage, qui serait encore le lot du peuple d’Israël, poursuit la Haggadah, si l’intervention divine ne les en avait sauvés.
Rite séfarade:
1. Aucune des autres nuits nous ne trempons, même une seule fois, nos aliments: mais cette nuit nous les trempons à deux reprises.
2. Pourquoi cette nuit diffère-t-elle des autres? Toutes les nuits en effet, nous mangeons du pain levé et du pain qui ne l’est pas. Mais cette nuit nous n’avons que du pain non levé.
3. Toutes les nuits nous mangeons de toutes sortes de légumes: mais cette nuit nous n’avons que des choses amères.
Rite askénaze:
1. Pourquoi cette nuit diffère-t-elle des autres? Toutes les nuits en effet, nous mangeons du pain levé et du pain qui ne l’est pas. Mais cette nuit nous n’avons que du pain non levé.
2. Toutes les nuits nous mangeons de toutes sortes de légumes: mais cette nuit nous n’avons que des choses amères.
3. Aucune des autres nuits nous ne trempons, même une seule fois, nos aliments: mais cette nuit nous les trempons à deux reprises.
4. Toutes les autres nuits nous mangeons assis ou appuyés sur un coude. Mais cette nuit, nous sommes tous accoudés. C’est que nous fûmes les serfs de Pharaon, en Égypte. Mais «Dieu nous tira de là d’une main puissante et d’un bras étendu» (Dt 6,21). Et si le Saint (béni soit-il!) n’avait pas tiré nos ancêtres de l’Égypte, nous, nos enfants et nos petits-enfants, nous y serions encore, à servir Pharaon. Fussions-nous tous des Sages, des hommes avisés, des Anciens avisés: eussions-nous tous une profonde connaissance de la Torah, l’obligation nous incomberait encore d’exposer le récit de la sortie d’Égypte.