La déesse tantrique est célébrée pour avoir tué le démon Buffle Mahishâsura, incarnation du mal, au terme d’une geste mythologique que l’on continue de reproduire dans de nombreuses régions de L’Inde. Les fêtes de Durgâ participent ainsi à la nécessaire et continuelle restauration du dharma. Dans cet hymne, ce sont les dieux eux-mêmes qui rendent grâce à la déesse toute-puissante. Mais la fin du quatrième chant souligne que tout homme qui récite cette prière à la suite des dieux sera protégé du malheur et sauvé.
«Ce monde-ci a tout entier été tissé par l’Énergie de la Déesse! Oui, par la Déesse elle-même dont le corps contient toutes les Énergies issues des corps des Dieux!
Eux tous doivent L’honorer, en compagnie des sages, cette Ambikâ!
Nous voici donc courbés devant Elle: puisse-t-Elle nous impartir le bonheur!
Le Seigneur Infini n’a ni le pouvoir ni la force de dire sa majesté sans balance! Ni Brahmâ, ni Shiva ne le peuvent non plus!
Mais Elle, Chandikâ, puisse-t-elle former le dessein de détruire la peur du mal afin d’assurer la sauvegarde du monde!
Dans la maison des justes, Tu es Shrî, et Alakshmî chez les méchants! Chez les savants Tu es l’Intelligence, la Foi dans le cœur des saints, la Modestie chez les nobles! Nous nous prosternons devant Toi: puisses-Tu protéger le monde!
Comment pourrions-nous décrire cette forme inconcevable qui est la Tienne? Ou Ta vaillance exceptionnelle qui permit l’anéantissement des Asuras? Ou ces exploits que tu as accomplis sur le champ de bataille où s’opposaient les Dieux et les démons?
Tu es la Cause première de tous les mondes qui existent, Toi qui possèdes les trois Qualités cosmiques. Tu es sans défaut et personne, pas même Vishnu, ni Shiva, ne peuvent T’atteindre!
L’univers entier s’appuie sur Toi, et Tu es le monde lui-même en son tout comme en chacune de ses parties, puisque Tu es la Nature originelle, Suprême, Non manifestée!»