La liturgie catholique du troisième dimanche dans l’année raconte une célébration de la Parole au temps du prophète Néhémie et du scribe Esdras, c’est-à-dire au retour de l’exil à Babylone Néhémie 8, 1-10). L’évangéliste saint Luc a laissé un autre récit où nous voyons Jésus prêcher à la synagogue (Luc 4, 14-21). Ce récit aussi est lu ce dimanche. Je me permets de vous proposer l’homélie que je communique à la communauté chrétienne que je fréquente.
La liturgie que l’Église célèbre de nos jours ressemble beaucoup à la célébration du temps de Néhémie et à celle que nous transmet saint Luc. Nous aussi, nous nous sommes rassemblés. Nous sommes peut-être venus pour de multiples raisons. En même temps, nous répondons à une invitation de la part du Seigneur. Il nous veut ensemble. Et il nous veut ensemble pour nous parler.
Depuis toujours, Dieu parle. Et il parle aux êtres humains. Il veut entrer en relation avec eux. Aujourd’hui, c’est à notre tour de recevoir de lui sa Parole. Dimanche après dimanche, nous écoutons des extraits de la Bible, le livre de la Parole de Dieu.
En nous adressant sa Parole lorsque nous sommes ensemble, Dieu veut nous souder les uns aux autres, il veut nous rendre solidaires les uns des autres. Nous devenons l’Église. Nous voulons l’unité entre les chrétiens et les chrétiennes et nous prions spécialement à cette intention cette semaine. Mais si nous écoutons ensemble la Parole de Dieu, cette Parole réalisera notre unité. Dieu se chargera lui-même de nous unir et de nous garder unis.
Comment cela peut-il se faire? Remarquez ce que nous disons quand nous terminons la lecture de l’Évangile. Le lecteur dit: «Acclamons la Parole de Dieu». Et l’assemblée répond par une prière. Elle dit: «Louange à toi, Seigneur Jésus». Nous acclamons la Parole de Dieu que nous croyons présente en personne au milieu de nous. Il est là, le Christ. Les mots du livre saint dormaient dans les pages imprimées. Quelqu’un a quitté sa place et est venu à l’ambon. Par sa voix, par tout son corps, par toute son intelligence et avec son coeur, il a ressuscité les mots. Il a rendu vivante la Parole. Celle-ci est devenue sonore. C’est sa vraie vie que d’être sonore pour rejoindre nos oreilles, car, dit saint Paul, «la foi naît de l’audition.» (Romains 10, 17)
Rendue à nous, la Parole n’est plus de simples mots, elle est quelqu’un. Le Verbe s’est fait chair une fois de plus. La Parole est devenue quelqu’un, elle est devenue le Christ lui-même. Et voilà que nous lui parlons à notre tour: «Louange à toi, Seigneur Jésus!»
Chaque semaine, quand nous nous réunissons et écoutons la Parole, le Seigneur Jésus se rend présent à nous. Il nous apparaît comme au soir de Pâques, il est apparu aux apôtres réunis dans une maison. Il est devant nous comme dans la synagogue de Nazareth. Nous fixons les yeux sur lui comme les villageois de Nazareth. Aujourd’hui, aujourd’hui même, le Seigneur nous dit: «Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.» (Luc 4, 21) Parce que le Seigneur parle aujourd’hui et parce que nous l’entendons aujourd’hui, cet aujourd’hui est l’aujourd’hui de Dieu et, par conséquent, il est notre aujourd’hui.
D’une semaine à l’autre, le Verbe se fait chair, le Seigneur nous rejoint dans la Parole. Semaine après semaine, nous apprenons à tendre l’oreille vers lui et à fixer nos yeux sur lui. Tout au long de la semaine, dans les événements qui composent cette semaine, dans nos rencontres et nos travaux, nous continuons de tendre l’oreille et de fixer nos yeux sur lui, car il continue de se laisser reconnaître dans le livre saint de nos journées, dans les Saintes Écritures de notre vie quotidienne.
Voilà le miracle que Dieu réalise pour nous chaque semaine. Puisse-t-il nous permettre de nous rapprocher les uns des autres. Qu’il rétablisse la communion entre nous et avec nos frères et nos soeurs des autres confessions chrétiennes. C’est ce que nous souhaitons quand nous disons: «Louange à toi, Seigneur Jésus!»
Bonjour! J’entends parfois lors d’ADAP dire après l’Evangile: acclamons cette parole du Seigneur. Il me semble que c’est une erreur..merci de m’expliquer…
Bonjour, la langue Française est magnifique, son esthétique forgé au fil des siècles a atteint sa plénitude. On ne peut que rester confondu par son élégance, sa finesse, son raffinement. Elle se compose de règles grammaticales dont l’une est d’attribuer la forme neutre, qui se confond avec le masculin, lorsque le message s’adresse à un public composé de femmes et d’hommes. “L’unité entre les chrétiens” se suffit, tout le monde comprend ce que cela veut dire. Les femmes s’accommodent très bien de cette règle qui les unit aux hommes dans notre communauté humaine. Respectons cet inestimable héritage sans l’enlaidir de surcharges inutiles qui le défigurent. Merci pour notre chère et belle langue.