Le temps des vacances est fini pour plusieurs d’entre nous. Hélas, c’était le bon temps! Le temps d’une relâche bénéfique, des promenades, des jeux, des chansons, de l’amitié célébrée. Autant il nous en coûte parfois de partir et de laisser là nos travaux et nos fatigues et toutes nos affaires, pour naviguer au vent d’une liberté incertaine, autant maintenant nous tardons à rentrer au port, pour reprendre le train quotidien du travail et d’une vie comme avant. Car, si nous rentrons volontiers, nous sommes tous un peu nostalgiques au souvenir des heures exquises de la détente et des libertés estivales.
Maintenant que c’est la relance, il nous faut trouver courage, élan, bon rythme et souffle pour aller de l’avant. Le temps de l’été nous a permis de nous mettre au ralenti. Et c’était bon! Nous avions la chance de nous rendre plus sensibles, plus attentifs à nous-mêmes et aux autres. Nous revenons avec un bagage de nouvelles expériences, avec de bonnes aventures à raconter. Chacun pense à ce qu’il va dire de lui-même. À ce qui pourrait servir de ce qu’il a vécu. Nous n’avons rien perdu ni tout réalisé des rêves qui nous habitaient avant nos échappées de vacances.
Dans le tumulte qui recommence, ne pourrions-nous pas garder la distance bénéfique qui nous allait si bien au temps de nos vacances? Ne pouvons-nous pas un peu nous éloigner d’une routine qui nous enferme? Pour garder actif en nos vies quelque chose de la grâce de nos vacances, trouver moyen de rester en vacances et d’être libres, alors même que nos obligations et nos tâches nous sollicitent et nous bousculent et nous poussent en des cadences accélérées? Pour trouver la paix, sommes-nous obligés d’attendre les prochaines vacances?
Et s’il suffisait de nous évader chaque jour, de nous fabriquer habilement un régime analogue à celui des vacances… au plein milieu de nos retours au travail? Un régime qui nous permettrait de puiser dans le calme aux ressources qui jaillissent en nous? Prendrons-nous le temps de fréquenter régulièrement ce lieu secret, ce merveilleux jardin intérieur, où la grâce divine nous distille ce qu’elle recèle de plus beau : la lumière de la Vie, le souffle puissant de l’Esprit, la sérénité d’une sagesse qui nous inonde de ses conseils, qui nous remplit de l’inspiration du Créateur lui-même?
Jacques Marcotte, OP