Pâques sera là bientôt. Comme une percée de lumière, avec les plus vives couleurs. Pâques enfin, par-delà l’hiver de glace et de froid, après la saison du givre et du long silence. Pâques, tu l’emportes sur la mort partout étalée, répandue, souvent si totale.
Pâques apparemment timide, qui passe presque inaperçu sur la grisaille des jours, sur le sombre tableau des restes d’hiver, sur la nuit longue des espoirs déçus, des amours blessées, des rêves perdus. Pâques s’avance, plein de promesses, invincible comme le printemps.
Que viennent vite les jours de la résurrection ! Qu’ils nous arrachent à qui voudrait nous voir mourir ! Que l’heure pascale nous tire vers dehors et la liberté ! Trop d’entraves et de lenteurs encore nous retiennent du côté de la peur, de l’égoïsme, de nos vieilles chicanes et de nos mille préjugés installés. Comme la lourde chape d’une neige épaisse, sale et croûtée fond au soleil d’avril, ainsi Pâques allège et enlève la lourde charge de nos crucifiements, de nos morts en croix, de nos enfermements au tombeau. Et nous passons des ténèbres du rejet et de la désespérance à la pleine clarté du Jour nouveau.
Que s’allume en nous le feu qui chasse la nuit ! Qu’éclate à nos yeux la joyeuse lumière de Pâques ! Que déferlent sur nous les grandes eaux qui nous laveront de notre mal ! Que s’amène le chant du réveil et de notre relèvement ! Que surgisse le printemps lentement, fortement, sans plus attendre !
Et vienne en nous l’élan nouveau de Pâques qui libère et console à jamais ! Qu’une sainte fièvre s’empare de nous, celle de Pentecôte ! Que la sève limpide de l’Esprit coule en tout notre être pour y répandre ferveur et goût de vivre, envie de risquer plus encore l’aventure de la foi, quête éperdue de l’Espérance !
Jacques Marcotte, OP