Janvier froid, tout poudreux de neige, enveloppé de nuit. Riche pourtant d’annonces lumineuses : la joyeuse venue de Noël – épiphanique – demande à se répercuter en nos vies toujours pleines de labeurs, de latences et d’impatiences. Noël et le Nouvel An, avec leur lot de promesses et de nouveautés, qui font leur chemin dans nos quotidiens ralentis et fatigués. Pour y distiller un peu la joie, quelque courage.
Le blanc manteau partout répandu s’augmente d’une neige dure, épaisse, qui nous protège en nos sommeils saisonniers. Le temps passe et les jours lentement s’allongent. Tout a l’air de dormir, mais nos cœurs veillent, en silence, parmi gels et froidures. Quelque chose peut-être se prépare.
Bruit des pas sur la neige durcie. Vent dans les arbres. Crissements. Craquements. Tout se mélange, la fragilité des choses, nos sensibilités à l’affût, l’âpreté ressentie. L’hiver dure depuis longtemps déjà. Depuis aussi longtemps que toujours. Avec nos habitudes acquises et nos réflexes adaptés, en aurions-nous pris notre parti? File la laine, filent nos jours ! Nos ouvrages et nos routines épuiseront-elles nos forces comme elles dévorent nos jours ? Passent les heures, vienne le moment qui nous ouvre sur autre chose que l’hiver !
Quel sens donner à tant de silence et d’absence ? À ces jours qui lentement consomment nos belles provisions? Saurons-nous tenir jusqu’à ce retour béni de la vie? Jusqu’à ce printemps qui en nous timidement s’éveille et qui encore se cache dans les branches et les buissons dénudés… et jusque dans les terres engourdies de nos peurs et de notre ennui? Passe le temps ! Vienne l’heure !
Jacques Marcotte, OP