Henri Nouwen est bien connu du grand public. Après une brillante carrière universitaire, il décide de s’engager auprès des personnes avec un handicape. Proche collaborateur de Jean Vanier, il devient, en 1986, le pasteur de l’Arche Daybreak à Toronto. Pour lui, la vocation la plus profonde de celui ou celle qui aide les personnes avec un handicap consiste à les aider à partager leurs dons et à aider les autres à les reconnaître et à les recevoir (p. 52).
Ce petit livre, Rentrer chez soi, est facile à lire et mérite d’être relu. Nouwen y parle d’amour, de paix, de relations humaines, de patience, de mort bref, de son expérience auprès des personnes avec un handicap et de sa foi en Jésus-Christ. Il est une sorte de guide pour nous aider à voir la réalité avec le regard de Dieu. D’une page à l’autre, de chapitre en chapitre, il y est question de vie spirituelle et surtout d’amour, de l’amour de Dieu, fondement de toute vie. «Le don divin de l’amour, voilà en quoi constitue la vie spirituelle, voilà ce qui rend le personne capable de révéler aux autres une présence bien plus grande qu’elle-même» (p. 58).
Les deux derniers chapitres sont tout particulièrement intéressants et nourrissants. Il y est question d’attente, d’une spiritualité de l’attente «qui est toujours un mouvement de quelque chose à quelque chose de plus» (p. 78), et de mort, de la fécondité de sa propre mort pour les autres. Autrement dit, comment ma mort peut-elle être un cadeau pour ceux et celles que j’aime, afin qu’après ma mort ils puissent récolter les fruits de ma vie? La réponse à cette question passe par la vision de la mort proposée par Jésus.
Écrit dans un style qui allie simplicité et profondeur, Rentrer chez soi est une réflexion incarnée dans le quotidien, un itinéraire où Nouwen nous invite à chercher et à trouver ce Dieu vivant, Dieu d’amour, dans la prière, la liturgie, les lectures spirituelles, l’accompagnement spirituel, le service compassant aux autres et les grandes amitiés. Nouwen nous aide, dans Rentrer chez soi, à consolider notre fidélité à cet itinéraire.
Martin Lavoie, o.p.