Il est bon d’écouter sans défaillance,
Seigneur, ta Parole, mais
l’abîme du silence comme un flot m’environne.
Creuse encore ce grand vide
où montera parfois, frêle et timide,
le murmure inlassable de ta voix.
Il est bon de guetter sans lassitude,
Seigneur, ton passage, mais
l’attente est solitude et combat sans relâche.
Se peut-il que ta grâce me donne
un délai pour que je passe
tous les jours à renaître dans la paix?
Il est bon de chercher avec patience,
Seigneur, ton visage, mais si grande
est la distance jusqu’à l’autre rivage.
Se peut-il que tu fasses
de cette immensité l’unique espace
où s’élance vers toi ma liberté?