Allons, prend, toi aussi, conscience de cela, lève les yeux vers les facultés que tu possèdes, et, après les avoir contemplées, dis : «Donne-moi maintenant, Zeus, les circonstances que tu veux. J’ai l’équipement que tu m’as fourni et les ressources pour me diriger à travers ce qui arrive.»
Non, mais vous restez assis à trembler que certaines choses n’arrivent, et, lorsque d’autres sont arrivées, à vous plaindre, à pleurer et à vous lamenter; ensuite vous vous en prenez aux dieux. Qu’est-ce qui peut résulter d’une telle bassesse, sinon l’impiété même?
Pourtant non seulement Dieu nous a donné ces facultés qui nous permettent de supporter tout ce qui arrive sans être humiliés ni brisés par lui, mais, ce qui est d’un bon roi et, à la vérité, d’un père, ce don qu’il nous a fait est libre de toute contrainte, de toute nécessité et de tout empêchement, il l’a mis tout entier sous notre dépendance, sans se laisser à lui-même le moindre pouvoir de le contraindre ou de lui faire obstacle.
Vous possédez cela en toute liberté, c’est à vous, et vous ne l’utilisez pas, et vous n’avez pas conscience de ce que vous avez reçu et de celui qui vous l’a donné, mais vous restez assis à pleurer et à vous lamenter, que vous soyez aveuglés sur le compte du donateur et ne reconnaissiez pas votre bienfaiteur, ou que par bassesse vous vous laissiez aller à adresser à Dieu des reproches et des griefs.