Jean Chrysostome, le plus grand et le plus célèbre prédicateur de l’Église orientale, surnommé Chrysostome, c’est-à-dire « Bouche d’or «. Issu d’une famille noble d’Antioche, vers 372, ermite, puis évêque, son radicalisme lui aliéna la cour et une partie du clergé, mais lui gagna l’affection de son peuple et le cœur des pauvres. Déposé par le synode de Chêne, banni de son pays, il mourut en chemin en 407. Newman le décrivait ainsi : « Ce n’est ni de la puissance des mots ou de la force des arguments, ni de l’harmonie de la composition ou de la richesse de la pensée que résulte son prestige… Son charme réside dans sa sympathie et sa compassion profonde pour le monde entier… Tête et cœur étaient chez lui pleins à déborder, comme un flot de vin et de lait, de rigoureuse pensée et de tendresse affectueuse. » Comme pour Jésus, la prière occupait grande place dans la vie de cet orateur sacré, héraut de la Bonne Nouvelle.
Ceux qui ont été dignes de devenir fils de Dieu et de renaître de l’Esprit Saint, qui ont eux-mêmes le Christ pour les éclairer et les réconforter, sont guidés par l’Esprit Saint selon des voies diverses et variées ; invisiblement dans leur cœur, ils sont animés par la grâce en demeurant dans le repos spirituel.
Parfois ils sont comme plongés dans le deuil et l’affliction pour le genre humain, ils répandent des prières pour toute l’humanité, ils sont livrés à la tristesse et aux larmes, parce que l’Esprit les embrase d’amour pour tous les hommes.
D’autres fois, l’Esprit fait brûler en eux tant d’exaltation et d’amour que, si c’était possible, ils enfermeraient dans leur cœur tous les hommes, sans distinction de bien ou de mal.
D’autres fois, ils s’abaissent plus bas que tous les autres dans l’humilité de l’Esprit, au point de s’estimer les derniers et les moindres de tous.
D’autres fois, ils demeurent dans une joie inexprimable sous l’action de l’Esprit.
D’autres fois, ils sont comme un vaillant héros qui revêt l’armure royale, se porte au combat, lutte courageusement contre les ennemis et remporte la victoire. C’est ainsi que l’homme spirituel prend les armes célestes de l’Esprit, assaille les ennemis, leur livre combat et les met sous ses pieds.
Parfois, l’âme se repose dans un profond silence, dans le calme et la paix, ne connaît que la jouissance spirituelle, un repos et une plénitude inexprimables.
Parfois, la grâce l’établit dans une compréhension et une sagesse sans pareille, dans une profonde connaissance, par l’Esprit, sur les mystères que ni la langue ni la bouche ne peuvent déclarer.
Parfois, il devient comme un homme quelconque.
C’est ainsi que, chez de tels hommes, la grâce produit des effets variés et conduit l’âme par des chemins divers, la réconforte selon la volonté de Dieu, l’exerce de toutes sortes de manières, pour la ramener parfaite, irréprochable et pure, devant le Père du ciel.
Prions Dieu, nous aussi, prions avec amour et beaucoup d’espérance, qu’il nous accorde la grâce céleste du don de l’Esprit, qu’il nous guide afin que nous accomplissions la volonté de Dieu ; qu’il nous ranime par toute la richesse de son réconfort. Ainsi mus par la grâce de cette direction, de cet exercice et de ce progrès spirituel, nous deviendrons dignes de parvenir à la perfection de la plénitude du Christ, selon la parole de l’Apôtre : Vous serez comblés et vous entrerez dans toute sa plénitude.