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Lettre aux Corinthiens

Imprimer Par Saint Clément de Rome

Année 96. Narva succède à Domitien qui vient d’être assassiné. L’un des premiers actes de Nerva fut de rapporter les mesures persécutrices de son prédécesseur. C’est en cette année 96, au milieu des persécutions, que l’Église de Dieu en séjour à Rome écrit à l’Église de Dieu en séjour à Corinthe. Des troubles secouent cette dernière : des « Anciens » irréprochables dans leur ministère ont été rejetés. Suivit un schisme qui pervertit nombre de fidèles, et jeté plus grand nombre encore dans le découragement. D’où cette lettre aux Corinthiens, bientôt identifiée par la tradition comme de la plume de Clément alors évêque de Rome. Il était le troisième successeur de Pierre après Lin et Anaclet. Pour Clément de Rome, l’Église est essentiellement une vie en charité où chacun, quel que soit son poste, avec humilité et sans orgueil ni révolte, doit, malgré les inévitables heurts et incompatibilités, œuvrer à assurer cette charité avec abnégation et respect mutuel. La primauté de l’Église de Rome n’est pas une primauté de domination risquant d’obscurcir son rôle de pacificateur, mais primauté de charité. C’est pourquoi Ignace d’Antioche le nommera « Présidente de la charité ». À l’occasion du mois de novembre et en signe d’espérance, méditons ce texte de Clément de Rome.

Remarquons, mes biens-aimés, comment le Seigneur ne cesse de nous montrer la résurrection future dont il nous a fourni les prémices en ressuscitant d’entre les morts le Seigneur Jésus Christ. Observons, mes bien-aimés, la résurrection qui s’accomplit périodiquement. Le jour et la nuit nous font voir une résurrection. La nuit se couche, le jour se lève ; le jour s’en va, la nuit survient. Prenons les fruits : comment se font les semailles, et de quelle manière ? Le semeur sort, jette dans la terre chacun des semences. Celles-ci, tombant, sèches et nues sur la terre, se désagrègent. Puis, à partir de cette désagrégation même, la magnifique providence du Maître les fait ressusciter et un seul grain en fait pousser une quantité qui portent du fruit.

Dans cette espérance de la résurrection, que nos âmes s’attachent donc à celui qui est fidèle à ses promesses et juste dans ses jugements. Lui, qui a prescrit de ne pas mentir, à plus forte raison ne ment pas lui-même. Rien n’est impossible à Dieu, sauf de mentir. Ravivons donc notre foi en lui et considérons que tout est à sa portée.

D’un mot de sa puissance, il a formé l’univers, et d’un mot il peut l’anéantir. Qui lui demandera : Qu’as-tu fait ? et qui résistera à la force de sa puissance ? Il fera toutes choses quand il voudra et comme il voudra, et rien ne disparaîtra jamais de ce qu’il a décidé. Tout est présent devant lui et rien n’échappe à son vouloir, puisque les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce : le jour au jour en publie le récit, la nuit à la nuit en transmet la connaissance. Ce ne sont point parole ou langage dont on n’entende pas la voix.

Puis que Dieu voit tout et entend tout, craignons-le, abandonnons les désirs impurs d’actions mauvaises, afin d’être protégés des jugements futurs par sa miséricorde. En effet, où fuit sa main puissante ? Quel univers accueillera ses transfuges ? Car l’Écriture dit quelque part : Où aller pour me dissimuler à ton visage ? Si je monte au ciel, tu es là ; si je m’en vais aux extrémités de la terre, ta main est là ; si je me couche dans les abîmes, là est ton esprit. Où donc partir, où s’enfuir pour échapper à celui qui contient toutes choses ?

Approchons-nous donc de lui avec une âme religieuse ; élevons vers lui des mains saintes et pures, aimons notre Père indulgent et miséricordieux qui a fait de nous son domaine d’élection.

Patristique

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