Ce court ouvrage est conçu pour soutenir la méditation, individuellement ou en groupe. Il s’agit d’un chemin de croix en quatorze stations, conçu par Denise Lamarche, religieuse de la Congrégation Notre-Dame. Elle y rapproche deux événements : la marche de Jésus vers la croix et la marche des femmes pour dénoncer la pauvreté, la violence et l’injustice. Le livre s’adresse aux femmes de manière privilégiée, mais il touchera aussi tous les hommes qui s’associent à leurs revendications et partagent leurs valeurs. Son usage ne se restreint pas à la période du Carême, même s’il peut y être tout indiqué.
Chacune des stations est structurée de manière semblable. Tout d’abord, des « paroles entendues ». Il s’agit de propos de femmes au sujet de leurs souffrances et de leurs inquiétudes : angoisse du frigo vide à la fin du mois, violence conjugale, racisme infligé aux femmes immigrantes, fatigue des monoparentales, solitude des femmes âgées, etc. Ces courtes phrases évoquent des réalités quotidiennes, des difficultés concrètes. Les lectrices et les lecteurs y reconnaîtront peut-être leur propre expérience de vie. Ils y entendront sûrement l’écho des voix de personnes qui les entourent de près ou de loin.
Quelques questions de réflexion ou de partage suivent les paroles entendues. Ces questions peuvent servir de guide pour la méditation personnelle ou pour l’animation de petits groupes. La première question invite à créer des liens entre un événement de la passion de Jésus (par exemple Jésus fouetté, tourné en dérision par les soldats romains) et une souffrance des femmes (par exemple les femmes violentées et méprisées). Les autres questions nous invitent à nous associer à la lutte des femmes pour leur dignité et à identifier la manière dont chacun et chacune peut contribuer à cette lutte. Il serait évidemment impossible de vivre toutes ces stations en groupe dans une seule soirée. La démarche pourrait s’échelonner sur plusieurs soirées.
Suivent les « prières de femmes solidaires ». Ces prières, rédigées à la première personne du singulier, évoquent les psaumes d’appel au secours: « Seigneur, prends pitié! ». Ces psaumes au féminin font monter vers Dieu des cris de détresse et des demandes. Une « réponse du Christ » fait suite aux prières des femmes. Ces réponses suscitent l’espérance. L’identification des souffrances des femmes à celles du Christ Jésus ouvre un chemin de vie, un passage à la lumière du mystère pascal.