Tous invités à la joie de Pâques
de Hippolyte de Rome (vers 215)
Ô joie universelle, honneur, festin, délices :
les ténèbres de la mort sont dissipés,
la vie à tous est rendue,
les portes des cieux se sont ouvertes.
Dieu est devenu homme,
et l’homme est devenu Dieu.
Il a rompu l’emprise de l’enfer
et les barrières qui retenaient Adam.
Le peuple des enfers est ressuscité des morts
pour dire à la terre que les promesses sont accomplies.
Et les chants furent rendus à la terre…
Tous, entrez dans la joie de votre Maître :
Premiers et seconds, recevez la récompense,
riches et pauvres, chantez en chœur,
abstinents et oisifs, fêtez ce jour,
que vous jeûniez ou non,
réjouissez-vous aujourd’hui!
Le festin est prêt, venez donc tous.
Le veau gras est servi, tous seront rassasiés.
Mangez avec délices au banquet de la foi
et venez puiser aux richesses de la bonté.
Que nul ne pleure sa pauvreté :
à tous le royaume est ouvert;
que nul ne déplore ses péchés :
le pardon s’est levé du tombeau;
que nul ne craigne plus la mort.
Mort, où est ta victoire?
Mort, où est ton aiguillon?
Le Christ est ressuscité
et tu as été terrassée.
Le Christ est ressuscité
et les démons sont tombés.
Le Christ est ressuscité
et les anges sont dans l’allégresse.
Le Christ est ressuscité
et tous les morts quittent le tombeau.
Oui, le Christ est ressuscité des morts,
Prémices de ceux qui dorment.
À lui , gloire et puissance à jamais.
En avant de notre amour
par Roger Bichelberger
Au matin du premier jour,
les femmes inquiètes courent
vers le jardin cols. Comme tombeau.
Elles ont peur de ne pouvoir pénétrer
dans le rocher…
Seigneur, Tu es toujours au-delà
de nos attentes et de nos peurs,
en avant de notre amour.
Voici que la terre a tremblé
et que la pierre est roulée.
Quand elles entrent, elles ne voient rien
qu’un éclat blanc qui parle…
Toi, Tu es éveillé comme le jour,
Tu es avec nous pour toujours
et en avant de notre amour.
Et femmes de courir dans le jardin,
à travers le petit matin;
et Pierre de se hâter à son tour
en compagnie de Jean, avide :
dans la tombe il n’y a que des linges limpides…
Toi, Celui que mon cœur aime,
Tu ne laisses dans le matin blême
que des traces de ton passage,
des signes sur la voie, de Toi qui es
en avant de notre amour.
Et Marie reste seule et pleure :
on a enlevé son Seigneur.
Et voici que, près d’elle, soudain
le Jardinier se tient : Ne pleure pas, Marie…
Tu nous entraînes, Seigneur, sur le chemin,
Toi, le Vivant que nul ne retient.
Donne, Rabbouni, à notre amour
de Te suivre chaque jour.
(Prières pour le temps pascal, prier, Desclée de Brouwer, 1993)
Sans moi, vous ne pouvez rien faire
Michel Hubault
Christ de Pâques,
source de la sève de l’Esprit d’amour,
fais de nous les sarments vivants
de cette Vigne dont Tu es le Cep.
Greffe-nous sur Toi, solidement.
Greffe-nous sur ton grand corps spirituel
qui dépasse les frontières visibles
du monde et de l’Église…
Seigneur, tu sais combien
Notre esprit lui-même reste charnel
si tu ne l’irrigues pas de ta vie!
Que ton Esprit, amour créateur,
circule en nous,
habite nos actes et nos prières.
Alors, comme le sang irrigue
la moindre cellule du corps,
comme la sève irrigue
la plus petite feuille de l’arbre,
nous serons en communion
avec toute la terre.
Nous croyons qu’en Toi,
Seigneur, le Vivant,
les hommes ne sont plus seulement
des individus juxtaposés, isolés,
mais un seul vrai Corps qui rassemble
tous les vivants et tous les morts.
Branche-nous, Seigneur sur ta Vie!
Car plus nous serons greffés sur Toi,
plus nous serons proches des hommes
et plus nous entrerons
dans l’amour créateur.