Un homme, une femme. Benoît, Catherine. Benoît a rencontré Catherine chez des amis. Ce ne fut pas le coup de foudre, mais une attirance, quelque chose d’indéfinissable qui invitait à aller plus loin. Ils fixèrent un rendez-vous, puis un autre. Des liens se tissèrent progressivement. L’amour est né de cet enchevêtrement de rencontres. Catherine est entrée dans le paysage de Benoît. Et Benoît fait partie de la vie de Catherine.
Deux êtres cheminaient chacun de leur côté. Deux solitudes se sont rencontrées. L’amour est né entre les deux. Depuis qu’ils sont en amour, les deux jeunes ne sont plus les mêmes. Quelqu’un compte pour eux et ils comptent pour quelqu’un. Catherine ne se voit plus sans Benoît. Benoît ne fait plus de projet sans que Catherine en fasse partie. D’une certaine façon, ils se sont donné naissance mutuellement.
Un peu comme le vieux récit biblique de la création du couple humain. La Genèse montre l’homme solitaire à la recherche d’un associé. Il ne trouve pas parmi les animaux l’objet de ses rêves. Ce n’est pas sans signification qu’au moment où Dieu crée la femme, l’homme est plongé dans un sommeil mystérieux. C’est en dormant que l’inconscient traduit les besoins sous la forme de phantasmes. L’homme n’est-il pas alors en train de collaborer avec Dieu pour créer la femme, pour lui donner naissance? Quand l’homme se réveille, il voit devant lui un nouvel être. Il a l’impression de se reconnaître et de trouver son identité. «Voici cette fois, s’écrit-il, l’os de mes os et la chair de ma chair!» (2, 23) La femme est en train de donner à l’homme sa véritable existence. En elle comme en un miroir, l’homme se reconnaît. En fait, le récit veut nous dire que l’homme et la femme se donnent naissance mutuellement. Quand la Bible parle de l’union sexuelle de l’homme et de la femme, ne dit-elle pas qu’ils se sont «connus». Connaître, n’est-ce pas «naître avec»?
L’amour a donné naissance à une communauté. Une petite communauté de deux membres, mais une véritable communauté. Et même elle peut devenir une communauté chrétienne. Jésus n’a-t-il pas dit: «Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux» (Matthieu 18, 20)? La communauté est là, avec la possibilité d’une communion.