Passion!
Passion comme on dit souffrance, comme on dit douleur intense.
Passion, comme on voit un malade rivé à son lit de malade,
cloué sur sa souffrance comme sur une croix.
Passion, comme on dit angoisse, inquiétude extrême.
Passion, comme on dit détresse et malheur, et tristesse et sanglot.
Passion!
Passion, comme on dit amour, attachement, affection.
Passion, comme on voit les amoureux épris, envahis, débordants et débordés,
la vie étant toute chamboulée d’aimer et de se savoir aimé.
Passion, comme on dit absolu, entier, total.
Passion, comme on dit pur, sans alliage.
Passion, comme on dit serment, fidélité, don.
Passion!
Passion pour dire souffrance et amour tout à la fois.
On peut souffrir sans aimer, mais on ne supporte la souffrance qu’en aimant.
On peut aimer sans souffrir, mais on finit toujours par souffrir de ne pas être tout entier à l’autre.
Passion!
Passion où l’amour et la souffrance n’arrivent pas à s’exclure.
«Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie.»
«Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi.»
À coeur ouvert, à corps perdu, à vie donnée…
Dieu, un jour, a aimé passionnément.
Dieu, un jour, a souffert passionnément.
Élevé de terre et enraciné en terre tout à la fois.
Au plus haut des cieux comme au profondeur de la terre.
Ce jour-là, nous avons reconnu Dieu
à visage humain, à corps de chair…
Amour et souffrance aux accents de la terre.
Dieu, un jour, a aimé.
Dieu, un jour, a souffert.
Et ce jour, il nous a dit qu’il aimait et souffrait depuis toujours
et qu’il aimerait et souffrirait pour toujours.