Prière sur l’amour de Dieu
de saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie.
Je vous aime, ô mon Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer.
Je vous aime, Seigneur, et la seule grâce que je vous demande, c’est de vous aimer éternellement.
Mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tous moments que je vous aime, je veux que mon cour vous le répète autant de fois que je respire.
Mon Dieu, faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant et de vous aimer en souffrant.
Je vous aime, ô mon divin Sauveur, parce que vous avez été crucifié pour moi; je vous aime, ô mon Dieu, parce que vous me tenez ici-bas crucifié pour vous.
Mon Dieu, à proportion que je m’approche de la fin, faites-moi la grâce d’augmenter mon amour et de le perfectionner.
Mourir et ressusciter avec Toi !
de Mère Térésa
Seigneur crucifié et ressuscité,
apprends-nous à affronter
les luttes de la vie quotidienne,
afin que nous vivions
dans une plus grande plénitude.
Tu as humblement et patiemment accueilli
les échecs de la vie humaine,
comme les souffrances de ta crucifixion.
Alors les peines et les luttes
que nous apporte chaque journée,
aide-nous à les vivre
comme des occasions de grandir
et de mieux te ressembler.
Rends-nous capables de les affronter
patiemment et bravement,
pleins de confiance dans ton soutien.
Fais-nous comprendre
que nous n’arrivons à la plénitude de la vie
qu’en mourant sans cesse à nous-mêmes
et à nos désirs égoïstes.
Car c’est seulement en mourant avec toi
que nous pouvons ressusciter avec toi.
Que rien, désormais,
ne nous fasse souffrir ou pleurer
au point d’en oublier le joie de ta résurrection!
Tu es le soleil éclaté de l’Amour du Père,
Tu es l’Espérance du bonheur éternisé,
Tu es le feu de l’amour embrasé.
Que le joie de Jésus soit force en nous
et qu’elle soit, entre nous, lien de paix,
d’unité et d’amour.
Amen
Mère Térésa
Prières pour le temps pascal, Christ est vivant, 1993
La Pâque
de Méliton de Sardes
C’est lui qui est la Pâque de notre salut.
C’est lui qui supporte beaucoup en un grand nombre :
C’est lui qui fut
en Abel tué
en Isaac lié
en Jacob mercenaire,
en Joseph vendu,
en Moïse exposé,
en l’agneau immolé,
en David persécuté,
dans les prophètes déshonoré
C’est lui qui en une vierge fut incarné,
qui sur le bois fut suspendu,
qui en terre fut enseveli
qui d’entre les morts fut ressuscité,
qui vers les hauteurs des cieux fut élevé.
C’est lui l’agneau sans voix,
c’est lui l’agneau égorgé,
c’est lui de Marie la bonne agnelle,
c’est lui pris du troupeau
et à l’immolation traîné
et le soir tué
et de nuit enseveli
qui sur le bois ne fut pas broyé,
en terre ne fut pas corrompu,
ressuscita des morts
et ressuscita l’homme du fond du troupeau.
Celui qui suspendit la terre est suspendu,
celui qui consolida tout est retenu sur le bois,
celui qui est Maître est outragé,
celui qui est roi d’Israël est écarté par une main israëlite.
O meurtre inouï! O injustice sans vue!
Le maître a été changé dans son aspect, le corps étant mis à nu,
et n’a pas même été jugé digne d’un vêtement pour qu’il ne soit pas vu.
C’est pourquoi les luminaires se détournèrent et avec eux le jour s’obscurcit pour cacher celui qui était dénudé sur le bois,
pour obscurcir non le corps du Seigneur, mais les yeux de ces hommes.
Et en effet le peuple ne tremblant pas,
ce fut la terre qui trembla;
le peuple n’étant pas saisi d’effroi,
ce furent les cieux qui s’épouvantèrent;
le peuple ne mettant pas en pièces (ses vêtements),
ce fut l’ange qui se déchira;
le peuple ne s’étant pas lamenté,
ce fut le Seigneur qui tonna du ciel
et le Très-Haut qui donna de la voix.
Méliton de Sardes. Sur la Pâque, trad. Othmar Perler, Sources chrétiennes, 1966, pp. 99-101 et 117-119