oir, regarder. Porter notre regard autour de nous, découvrir les choses et les personnes, percevoir les couleurs et les formes, suivre des yeux la danse du vent dans les arbres, admirer le vol d’un oiseau ou une constellation d’étoiles, se laisser attirer par un geste, une démarche.
Voir, regarder. La plupart d’entre nous, nous avons des yeux. Nous ne sommes pas toujours conscients de cette chance que nous avons. Tant d’aveugles nous envient de pouvoir admirer des paysage ou lire un roman, un poème.
Nos yeux s’ouvrent comme la porte d’une maison. Si petits soient-ils, ils laissent entrer l’univers dans toute son immensité. Grâce à eux, le visage des autres pénètre en nous et des personnes trouvent place dans notre coeur. Grâce à nos yeux, nos connaissances se développent. Nous emmagasinons des découvertes.
Nos yeux reçoivent, mais ils exposent aussi. Ils révèlent les sentiments qui nous habitent. Nos yeux s’arrêtent-ils sur un objet ou une personne? Ils expriment notre curiosité ou notre sympathie. Nous yeux interrogent-ils, cherchent-ils? Ils traduisent notre besoin de savoir ou l’inquiétude qui nous tenaille. Nos yeux s’étonnent-ils? Ils manifestent la surprise qui jaillit en nous.
Nos yeux parlent pour aimer ou haïr, pour approuver ou condamner. Ils reconnaissent et ils se trompent. Ils cherchent ou sont indifférents.
Jésus avait raison d’attirer l’attention sur nos yeux. Notre regard a besoin d’être vérifié de temps à autre. Voit-il plus facilement la poussière dans l’oeil du voisin? Plus difficilement la poutre dans notre oeil?
Nos yeux sont faits pour croiser d’autres regards. Ils peuvent comprendre, saisir une joie, détecter une angoisse. Ils deviennent plus beaux quand ils créent des liens ou expriment de la compassion. Regards de la bonté, regards fraternels. Regards du Christ qui transmet la miséricorde de Dieu. Regards de Dieu lui-même qui épouse nos yeux pour rejoindre des regards humains.